Mondiaux en Andorre : Au terme d’une folle course, le Valaisan Florent Troillet décroche le titre suprême. Il réalise son rêve. Etzensperger en chocolat.
A Soldeu, dans la Principauté d’Andorre, Florent Troillet réalise un rêve. Déjà vainqueur des plus prestigieuses courses de ski-alpinisme du monde avec la Patrouille des Glaciers, la Pierra Menta et la Mezzalama, il remporte le titre de champion du Monde, fruit d’un énorme travail. « C’est une consécration », commente le Bagnard. « J’ai travaillé dur, très dur pour obtenir ce titre. La PdG, c’est autre chose. C’est une victoire d’équipe. Aujourd’hui, je suis champion du Monde. Ce titre me réjouit beaucoup. »
Course très animée
Prévue sur un dénivelé de 1'740 mètres, la course se déroule sur un tracé modifié en raison des chutes de neige de la nuit. Une couche fraîche de 10 cm modifie la donne. La neige fraîche remplace la glace de la veille. Dans la première ascension de 750 mètres de dénivelé, l’Espagnol Kilian Jornet s’installe confortablement en tête. Au sommet de cette première bosse, Florent Troillet pointe au 3e rang, à 25 secondes du leader. Dans la seconde montée, le Valaisan comble peu à peu son retard sur l’Espagnol tout en lâchant ses poursuivants. « Au début, j’étais dans le dur », explique le Lourtiérain. « Dans la deuxième grimpée, j’ai trouvé de bonnes sensations. J’ai pu revenir sur Kilian Jornet avant de basculer en tête dans la descente. »
Un suspense total
Au pied de la dernière montée avec un dénivelé de 250 mètres, une poignée de secondes séparent les deux hommes. Florent part en tête. Le dernier bout se fait en crampon. Il perd quelques secondes et Kilian Jornet profite pour revenir à la hauteur de son adversaire. Casse-cou, Florent attaque dans la dernière descente. A 100 mètres de la ligne, dans un trou, son ski se fend. Kilian Jornet chute et se relève rapidement. Florent Troillet conserve une minuscule avance de 3 secondes. Suffisant pour devenir champion du Monde.
Côté Suisse, Yannick Ecoeur réalise une course empreinte de régularité. Il termine 10e. Pierre Bruchez, 15e à la mi-course, flanche quelque peu sur la partie finale. Il rétrograde au 22e rang. Marcel Marti, dans un jour sans, finit à la 25e place.
Belle course de Nathalie Etzensperger
Chez les dames, la Haut-Valaisanne Nathalie Etzensperger termine pour la troisième fois de sa carrière au 4e rang d’une course des championnats du Monde ou d’Europe. A peine déçue, elle raconte : « C’est dommage de terminer au pied du podium. Les autres étaient plus fortes que moi. » Les autres, ce sont les Italiennes Roberta Pedranzini et Francesca Martinelli. Mais, surprise, la victoire revient à la Française Laeititia Roux : « J’ai bien géré ma course », raconte la nouvelle championne du Monde. « Je me suis préparée spécialement pour cette épreuve. Je souligne aussi le fair-play de Roberta Pedranzini. Dans la dernière descente, j’étais bloquée avec la fermeture de mon sac dorsale. Roberta s’est arrêtée pour m’aider. Elle m’a laissé repartir en tête. » Bravo Madame pour ce fair-play exemplaire. Pour sa première grande compétition depuis 2 ans, Marie Troillet termine à une très belle 10e place. « J’étais sur le parcours lorsque j’ai appris la victoire de Florent. Cette excellente nouvelle m’a donné des frissons. » Emilie Gex-Fabry réalise une belle course et prend le 15e rang.
Espoirs en vue
Dans la catégorie des espoirs, les Suissesses Victoria Kreuzer, 4e et Mireille Richard, 5e, réalisent une bonne course. Sans la perte d’un ski lors la dernière descente, la Haut-Valaisanne aurait pu prétendre à la médaille de bronze. Chez les garçons, Marcel Theux, 8e et Randy Michaud, 10e se sont livrés une belle bataille. Au terme de leur course, les deux athlètes se montraient satisfaits de leur performance.
Aujourd’hui, c’est au tour des cadets et des juniors de s’engager pour dérocher les médailles de la course individuelle.
Bernard Mayencourt
Il a dit
Florent Troillet, champion du Monde
« C’est une joie énorme. J’ai travaillé très dur pour obtenir ce titre. Je suis vraiment heureux. J’ai dû crocher du début à la fin, sans rien lâcher. Ce titre, j’aimerai le dédier à un ami, Bertrand Fellay qui a perdu la vie dans une avalanche la semaine dernière et à son épouse Lucienne enceinte de 8 mois, ainsi qu’à leur famille.
Aujourd’hui, c’est vraiment un rêve qui se réalise. Je suis resté très concentré jusqu’à l’arrivée. J’ai attendu le bon moment pour attaquer. Avant cette compétition, j’avais confiance. J’ai géré la course de manière idéale. J’air réalisé pratiquement la course parfaite. Dans la dernière montée, j’avais encore suffisamment de réserves. J’ai partagé ce titre avec ma famille et mon fan’s club. C’est un sacré moment.
Pour vendredi, tout est possible avec Martin Anthamatten lors de la course par équipe. La coures sera très ouverte. »
Quant à Marie-Pierre Troillet, la maman du nouveau champion du Monde, elle déclare à l’oreille de son fils : « J’éprouve un sentiment de plénitude et de joie intense. »
Le classement
Elites hommes
1. Florent Troillet, SUI, 1h30’50
2. Kilian Jornet, ESP, 1h30’54 (1er espoir)
3. Didier Blanc, FRA, 1h31’41
4. Manfred Reichegger, ITA, 1h31’45
5. Matteo Eydallin, ITA, 1h33’12
6. Florent Perrier, FRA, 1h33‘48
7. Damiano Lenzi, ITA, 1h34’53 (2e espoir)
8. William Bon Mardion, FRAU, 1h37‘14
9. Marc Pinsach, ESP, 1h37’40 (3e espoir)
10. Yannick Ecoeur, SUI, 1h38‘12
22. Pierre Bruchez, SUI, 1h43‘46
25. Marcel Marti, SUI, 1h44’47
27. Marcel Theux, SUI, 1h45’24 (8e espoir)
34. Randy Michaud, SUI, 1h47’15 (10e espoir)
43. Cédric Rémy, SUI, 1h50’22 (12e espoir)
Elites femmes
1. Laetita Roux, FRA, 1H48’49
2. Roberta Pedranzini, ITA, 1h49’20
3. Francesca Martinelli, ITA, 1h53’36
4. Nathalie Etzensperger, SUI, 1h57’51
5. Sophie Dusautoir, AND, 2h00’25
10. Marie Troillet, SUI, 2h06’29
15. Emilie Gex-Fabry, SUI, 2h10’27